1997 est l’année de la mobilisation générale au-delà des grandes entreprises. L’année démarre comme prévu sur le conflit juridique avec les fournisseurs qui lancent un contre feu. Plusieurs séances d’explication auront lieu à huis clos entre le Cigref et le Syntec. Finalement, le Syntec reconnaît l’avance du Cigref. Le Cigref devra aller mobiliser l’ensemble des SSII françaises afin de susciter leur collaboration efficace.
A Paris on inaugure le compteur de la tour Eiffel qui est symboliquement mis en service 1000 jours avant le passage à l’an 2000. Ce compteur deviendra mythique par la suite. Les sites web consacrés au bug, publics et privés, reprennent le compteur. En Australie, le site an 2000 gouvernemental diffuse l’image de la tour Eiffel en direct. Mais le compteur est faux, il y a une erreur d’un jour dans le décompte. Il sera rectifié en catimini le 30 décembre 1999 pour tomber juste le 31 décembre, avant de tomber en panne quelques heures plus tard…
Outre atlantique, les messages d’alerte du gouvernement américain sont publiés sur les sites internet consacrés au problème an 2000. Le résultat ne se fait pas attendre, la presse d’investigation lance plusieurs enquêtes. Les conférences se multiplient en France et à l’Etranger. Le Cigref intervient dans de nombreux colloques, dans les médias et directement dans les projets des grandes entreprises en tant que conseil neutre. Pendant ces préparatifs, on relève déjà de nombreux incidents quand des dates cibles franchissent l’an 2000. Les arrêts d’exploitation se multiplient.
Les productions du Cigref et du Clusif attisent la curiosité des journalistes qui commencent à pointer l’attentisme du gouvernement. Les élections de 1997 paralysent le débat dans la première partie de l’année, mais donnent également les coudées franches au nouveau Secrétaire d’Etat à l’industrie Christian Pierret qui se mobilise en septembre. Devant les membres du Cigref, il annonce la création d’une mission gouvernementale, des mesures fiscales pour les Pme, le lancement des travaux de correction dans l’administration qui pour le moment n’a rien fait. Il réclame également la collaboration du Cigref. Le Président du Cigref lui remet la documentation et les recommandations de l’association Cigref en séance. Parallèlement, la préparation à la mise en place de l’euro se poursuit. Les deux projets se frottent dans les entreprises.
La position très marquée du Cigref sur le dossier juridique dénote avec l’attentisme international. Droit anglo saxon aidant, aucune théorie sur la garantie n’est avancée. La position du Cigref est reprise au Canada et aux Etats-Unis ou des forums apparaissent sur le sujet. Les cassettes de vidéo formation sont traduites et exportées. Le salon (SI 2000) créé en partenariat avec un organisateur prend son essor afin de diffuser les connaissances auprès des PME qui ne font rien…Mais le discours de fond ne change pas : il faut se concentrer sur les risques et minimiser son effort si les systèmes sont non stratégiques.
En fin d’année, les premières règles d’information sur l’avancement de travaux apparaissent pour les entreprises cotées. Le monde des investisseurs découvre le problème. Le Cigref multiplie les interventions dans le secteur financier et les médias spécialisés. Une banque Suisse prend l’initiative de créer un groupe informel international (Global 2000) sur le sujet qui vise à sécuriser la place financière mondiale. Un système de notation sera mis en place et diffusé. La première et la dernière séance auront lieu en France sur la base des travaux du Cigref. Vincent Balouet inaugure la toute première réunion à Paris sur le thème de l’analyse de risque.
Les premières tensions sérieuses apparaissent sur le marché de l’emploi. Le marché est si tendu que des vagues de démission surviennent dans les SSII, les ingénieurs ne veulent pas travailler sur l’an 2000 qui ne présente pas suffisamment de garantie de carrière (technologies anciennes, reconnaissance hypothétique, difficultés de reclassement). Les SSII choisissent donc leurs clients en fonction de l’espérance de marché post an 2000. Les syndicats montent au créneau…