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1996 : La presse médiatise le bug de l’an 2000

La presse commence à s’intéresser de près au sujet car il représente un intérêt médiatique certain. C’est le début d’un feuilleton qui s’annonce passionnant, international, millénariste, dangereux, on y trouve quelques passionnés qui portent le dossier dans l’intérêt général. Les premiers sujets sont diffusés aux journaux télévisés du soir. Les premières maladresses ont également lieu…

Dans les entreprises, les premiers projets démarrent vraiment, d’abord dans les directions informatiques puis glissent vers les directions générales au fur et à mesure que le temps s’écoule et que les estimations budgétaires tombent. Mais ce projet est inconnu, tout doit être inventé, les méthodes de gestion des équipes sur des projets de maintenance à échéance fixe, les méthodologies de tests et de « vieillissement » des systèmes d’information, etc…

Tout en poursuivant ses missions de conseil pour le compte de ses clients qui sont nécessairement peu nombreux, Vincent Balouet, en tant que président de la commission du Clusif alerte, forme et intervient devant les membres du Cigref (Club Informatique des Grandes entreprises françaises) qui a lancé ses travaux fin 1995 mais n’a rien produit. Une délégation du Cigref s’inscrit à Pact Confrérences où intervient le Clusif. Un chargé de mission est désigné (Georges-Frédéric Lecocq), dont le rôle est d’animer l’ensemble des travaux. En mars 1996 ce dernier décède.

Le Cigref demande à Vincent Balouet de venir, en tant que permanent du Cigref, piloter l’animation de l’ensemble des grandes entreprises françaises au sein de cet organisme dont le positionnement stratégique vis-à-vis des fournisseurs permettra de d’accélérer considérablement les travaux d’approche. Il abandonne son mandat au Clusif, tout en participant aux travaux, et prend en charge les 75 membres du Cigref. Le DSI non administrateur référent est Philippe Steff, DSI du Crédit Foncier. Le rapport du Clusif, rédigé par Jean Laurent Santoni et Vincent Balouet, est publié à la fin du printemps 1996. Jean Laurent Santoni  succède à Vincent Balouet à la présidence de la commission An 2000 du Clusif.

Les travaux du Cigref sont véritablement lancés en Septembre 1996. un comité des DSI est créé, un comité plénier rassemble les responsables an 2000 qui changent très régulièrement au fur et à mesure que le sujet grimpe dans les organigrammes. 19 groupes de travail seront progressivement créés sur l’ensemble des sujets (juridique, micro-informatique, grands systèmes, tests, communication, analyse de risque, pilotage et contrôle de trajectoire projet, etc..). Au lancement des travaux une trentaine de personnes seront présentes, au plus haut de l’activité, plus de 600 personnes seront déléguées pour faire avancer la résolution du problème dans les groupes de travail, ce qui ne manquera pas de poser d’importants problèmes pratiques pour une petite association.

Fin 1996, une étude juridique est réalisée par Jean Laurent Santoni qui reprend les travaux menés au Clusif, montre que le vide juridique autour du problème est important. Œuvre d’art ? Prévisible ? Vice caché ? Garantie ? Le Cigref choisit de passer à l’offensive sur le terrain de la morale, étant entendu  que l’objectif est de susciter la collaboration intelligente de tous avant l’échéance et non de préparer d’éventuels recours.

Les estimations des sommes en jeux se font plus précises : 100 milliards de francs pour la France (dont la moitié pour les tests ), en tenant compte des renouvellements anticipés, 15 à 20 % des budgets informatiques pour les grandes entreprises, dont plus de la moitié en fournitures extérieures (matériels, licences logiciel et prestations). Au final, le débat porte sur les matériels, les progiciels et les applications réalisées au forfait, ce qui représente de l’ordre de 10 milliards de francs pour les membres du Cigref. La discussion s’annonce houleuse. Un plan de communication est préparé fin 1996 et déclenché début 1997

Vis-à-vis des entreprises, afin de déployer les messages, un accord est conclu avec une filiale de France Télécom (VT Com – Computer Channel) qui diffuse des programmes de télévision pour les informaticiens par le satellite et sur abonnement. Une « chaîne » est lancée exclusivement consacrée à l’an 2000, placée sous la direction de Claude Molly-Mitton. Vincent Balouet en sera le principal intervenant. Au total une dizaine de vidéo-mobilisation de 30 minutes seront diffusées en France et à l’étranger Un Salon est également créé (SI2000) avec un organisateur, des formations sont mises sur pied, la documentation du Cigref est largement diffusée et traduite en Anglais, puis diffusée au Canada et US.

Premières émissions Computer Channel, diffusée va satellite/cassette par Computer Channel. C’est une première en France. L’objectif est de mobiliser les entreprises. Les émissions seront plus tard traduites e anglais et exportées vers le Canada et les US.

Premières émissions sur France 5.

TF1 fait un premier sujet sur le Bug. les propos du Délégué Général du Cigref (40 millions de Frances de budget pour une grande entreprise alors qu’il s’agit plutôt de 500 millions à 2 Milliards de Francs pour les plus importantes) provoque une crise interne au Cigref, les DSI des grandes entreprises se retrouvent en difficulté dans leur exercice budgétaire face aux maladresses du délégué général du Cigref.